Achats...

Publié le 21 Novembre 2013

L'achat d'une voiture ici au Chili n'est pas tout ce qu'il y a de plus simple. J'étais depuis quelques semaines à la recherche d'un véhicule aux capacités tout-terrain confirmées et non juste d'un 4x4 «de ville» car ici, sortir des sentiers battus, c'est en général du vrai hors-piste. Un autre critère de ma recherche était de trouver une auto assez grande pour y dormir dedans confortablement lorsque ce sera nécessaire mais également afin de pouvoir à l'occasion, l'utiliser à des fins de transferts de touristes.

Ma première idée était d'acheter un minivan japonais, il en existe de très performants côté tout-terrain. Après avoir cherché sur les sites Internet d'annonces et vu quelques véhicules «en vrai», je commençai à déchanter car il faut savoir qu'en Patagonie, beaucoup de voitures proviennent de la zone franche, c'est à dire que ce sont des autos qui sont importées hors taxes et la majorité arrive directement de l'Asie. Jusque là, pas de soucis à première vue sauf qu'au Japon par exemple, les véhicules ont la conduite à droite et que le passage à la conduite à gauche est effectué ici au Chili mais pas dans les règles de l'art...

En effet, quasiment tous les véhicules dont le changement de volant a été effectué, connaissent des problèmes électriques et souvent le chauffage ne fonctionne pas non plus. De plus, le compteur est remis à zéro dans bien des cas et il est donc difficile de savoir si une voiture a réellement le kilométrage inscrit.

Un autre problématique rentrait en ligne de compte; il fallait que le véhicule puisse être réparé aussi bien au Chili qu'en Argentine en cas de problèmes et comme les deux pays sont différents dans bien des cas , les véhicules asiatiques ne sont pas très à la mode côté argentin. De ce fait mon choix s'est donc porté sur un 4x4 américain lesquels sont très utilisés dans les deux pays.

Le choix fait, l'annonce d'un véhicule à vendre attira mon attention; il était visible à Punta Arenas, à 250 kms d'ici. Nous sommes donc partis avec une connaissance habitant depuis toujours la région, en bus direction «la capitale» car pour beaucoup de choses comme l'hôpital ou différents magasins, il faut se rendre à Punta Arenas.

Notre rendez-vous se passa bien, le véhicule était en ordre, je décidai de l'acheter. Contact téléphonique avec le propriétaire qui se trouvait à Santiago (c'est son fils qui nous a reçus à PA) et le prix une fois discuté, cela aurait dû aller comme sur des roulettes... Sauf que les papiers du véhicule n'étaient justement pas dedans mais à 3000kms d'ici, à Santiago... Il nous fallait à présent presser le propriétaire d'écrire une procuration de vente pour son frère cette fois et lui faire envoyer tous les papiers par express, direction PA.

Un jour plus tard, les papiers étaient arrivés en ville mais il était trop tard pour se rendre au bureau du notaire afin de réaliser la vente. Il nous fallut attendre le lendemain avant de pouvoir enfin nous rendre au bureau notarial, le fils du vendeur, son frère, mon copain de Natales et moi-même. La procédure est très stricte et les nombreuses pages rédigées me faisaient presque penser que j'étais entrain d'acheter un village... Il fallait aussi sortir les quelques centaines de billets de banque sur place afin que le notaire contrôle le montant inscrit sur le contrat de vente. Ceci fait, il fallut ensuite nous rendre à une banque dans laquelle j'allais payer un impôt puis retourner chez le notaire avec le précieux sésame afin de libérer la paperasse définitivement.

Pour être en règle, il nous restait à trouver un assureur afin d'avoir l'assurance de base du véhicule en ordre mais également passer la visite technique de l'auto, ressemblant à l'expertise des véhicules chez nous. Tout cela étant fait, nous pouvions cette fois prendre la route direction Puerto Natales, en voiture, après 3 jours...

Je parlais des centaines de billets que je transportais avec moi depuis 3 jours car ici au Chili, la plus grosse coupure est le billet de 20'000 Pesos ce qui représente env. 36Chf. Pour obtenir ces billets, il faut aller au guichet d'une banque et espérer qu'ils aient assez de coupures pour changer ceux de 10'000 Pesos reçus à l'automate, ce qui n'est pas toujours le cas. C'est étrange car beaucoup de choses se paient cash ici et le fait de se balader avec une liasse de pas loin de 10 centimètres d'épais pour acheter une voiture d'occasion qui vaut quelques milliers de francs suisses paraît incroyable...

Rédigé par Michael

Publié dans #Vie d'ici

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