Chiloé et environs

Publié le 28 Février 2014

Nous avons pris un vol Punta Arenas-Puerto Montt pour nous rendre sur l'île de Chiloé. Nous avions prévu d'y aller le même jour mais comme nous étions déjà en fin de journée, nous nous sommes mis à la recherche d'un hostal pour la nuit en ville.

Après avoir écumé quelques rues et sans succès dans nos recherches car la majorité des "hospedaje" que nous avions vu jusqu'à lors étaient situés à côté de rues fréquentées et donc bruyantes, je posai la question à une marchande de légumes si elle connaissait quelque chose dans les environs. Elle nous indiqua 2 maisons dans lesquelles les propriétaires hébergent des voyageurs. La première des deux était tenue par une femme à l'hygiène un peu douteuse et l'odeur de vieille cave qui se dégageait de sa demeure n'était pas des plus avenantes. Cela tombait bien, elle n'avait plus de place! Nous tentions donc notre chance à l'autre maison; la proprio qui nous reçut nous demanda si nous avions une réservation, ce qui n'était pas le cas. Étant chanceux comme d'habitude, il y avait de la place! La chambre était sympa, tout était très propre et les proprios super gentils. Après une bonne nuit de sommeil, un bon déjeuner et les adieux à la proprio, nous sautions dans le bus qui allait nous amener à Ancúd, au Nord de l'île de Chiloé.
Voyage agréable coupé par une traversée en ferry transbordeur. Le bac était même équipé du WIFI avec excellent débit... Il me semble que les cars postaux suisses testaient ce genre de service depuis l'année passée sur quelques lignes... À peine arrivés sur l'île, nous pouvions déjà en apprécier toute sa beauté; rosiers, lys ou fuchsias de différentes espèces étaient présents de tous les côtés. De la végétation partout, de superbes arbres tels que des Araucarias de quelque 10 mètres de haut ou des pommiers bien chargés agrémentent le paysage.
Arrivés à Ancúd, il nous est super facile de trouver un endroit pour dormir, ça pullule. Si nous sommes venus là c'est parce que nous aimerions prendre un bateau dans un hameau situé à une trentaine de kilomètres de la ville afin d'aller observer les baleines bleues qui croisent au large des côtes. Nous passons notre après-midi à essayer d'organiser ce tour le lendemain mais à force de questionnements et téléphones, nous commençons à comprendre que ce n'est pas là-bas que nous verrons des cétacés. Le site Internet qui fait la publicité de ces tours semble être faux, ni l'office de tourisme, ni les pêcheurs ne connaissent cette société.
Nous sommes déçus et décidons donc de ne pas nous attarder dans cette ville et nous rendre à Castro, au centre Est de l'île. Nous avons une adresse où dormir là-bas, chez la sœur de la logeuse de Puerto Montt. Je téléphone à la dame et lui réserve une chambre pour le lendemain. Arrivés chez elle, nous voyons qu'elle n'a qu'une chambre à disposition, parfois deux pour les familles. C'est cool, petite rue tranquille, on va pouvoir dormir comme il faut.
Nous a avons de la chance car à Castro, c'est la semaine de la culture chilote et au sein du parc municipal, de nombreux stands proposent de l'artisanat local ou de la nourriture typique.
Le lendemain, nous prenons un bus pour nous rendre au parc national Cucao où nous allons passer la journée. Au programme, balades dans des forêts ou tourbières superbes, kayak sur le lac situé au centre du parc.
Le retour en bus est moins agréable qu'à l'aller; il y a 30 places assises et nous nous retrouvons bientôt 50 personnes, entassés comme des sardines. Les chiliens râlent et c'est normal, le petit bus ressemble à un sauna...
Il faut dire qu'ici, on est bien en Patagonie, mais du Nord et les températures sont bien différentes de celles du Sud; ici il n'est pas rare d'avoir 30 degrés en été.
Ça fait du bien de se balader en short et t-shirt!
Comme notre envie de voir des baleines ne nous a pas quitté, nous décidons de prendre le bus et descendre à Quellón au Sud de l'île. En effet, après quelques recherches sur Internet, j'ai trouvé 4 sociétés qui proposent des tours en bateau pour l'observation des cétacés. Après avoir mis près de 2h45 de bus au lieu de 1h45 en raison de nombreux travaux sur la route, nous arrivons en ville. Cela ne ressemble pas aux villes du Nord, c'est triste, de nombreux établissements ou maisons sont abandonnés et les autochtones ne respirent pas la joie de vivre. Nous sommes dans une ville portuaire et la majorité des gens sont des pêcheurs mais il y a aussi beaucoup de gens ivres partout et pas des plus agréables. Nous décidons donc de ne pas tourner en ville afin de trouver un coin pour dormir mais plutôt d'aller dans un des premiers endroits que nous trouverons. C'est chose faite, il y a un hôtel au bord de la mer, correct et pas loin du terminal de bus. Nous nous mettons à la recherche des tours opérateurs qui proposent des excursions en bateau et après quelques recherches infructueuses, nous nous rendons sur le môle des pêcheurs et je discute avec l'un d'eux qui m'explique qu'il n'y a plus rien, les sociétés n'existent plus. Les pêcheurs n'ont pas le droit ou le temps d'emmener des touristes avec eux pour l'observation de baleines. Encore une fois les infos d'Internet sont fausses, super...
Nous décidons de retourner à l'hôtel et d'effectuer d'autres recherches sur le net; les seules info que j'arriverai à trouver sont des récits de chiliens qui avaient transité par Quellón et qui écrivaient qu'à part être très dangereuse, cette ville n'avait pas grand chose à offrir.
Si nous étions descendus là, c'est que nous avions dans l'idée d'aller observer les baleines mais aussi d'aller trekker dans un autre parc national. Il nous faudra plus d'une demi-heure pour trouver les locaux de la société qui est en charge de l'exploitation du parc tant les indigènes ne connaissent pas leur ville et nous ont chaque fois indiqué de mauvaises directions.
Enfin arrivés, l'accueil est très sympa, la fille nous montre la carte du parc et nous explique les possibilités de trek. Nous apprenons également qu'eux seuls organisent le transport jusqu'à l'entrée du parc et cela deux fois par semaine seulement. On nous explique que nous devons d'ores et déjà planifier où nous camperons pour raisons de sécurité paraît-il... Je ne fais pas confiance aux temps de marche indiqués ni à la cotation de difficulté des parcs au Chili. En effet, ce n'est pas du tout un pays de sportifs et en règle générale, ce qui est très difficile pour eux est plutôt facile pour une personne un peu entraînée.
J'explique donc à la fille que nous aimerions être libres de nous organiser nous-mêmes selon notre condition et selon la nature du terrain et par conséquent l'avance que nous ferions. Elle me répond alors qu'elle va demander à sa cheffe car elle-même n'est jamais allée au parc; pas mal pour quelqu'un qui nous faisait des théories sur la difficulté de telle ou autre étape 5 minutes auparavant!
Je trouve ça top d'avoir des employés qui donnent des infos sans savoir de quoi ils parlent. Finalement, nous décidons de ne pas nous rendre au parc car cela ressemble plus à une machine à fric que nous n'avons pas envie d'engraisser! (Le parc est la propriété de l'ancien président chilien qui est très doué pour les affaires; tien, ça me rappelle un peu l'Italie et Sylvio...)

Devant les options qu'il nous reste, nous décidons d'acheter des billets de bateau pour nous rendre à Chaitén, en face, sur le continent. La petite ville à été la proie du réveil du volcan éponyme situé à une dizaine de kilomètres de là. C'était en mai 2008, suite à un tremblement de terre qui a fracturé la croûte terrestre et par conséquent, réveillé celui qui dormait depuis des centaines d'années.
Les éruptions et projections de cendre avaient recouvert une grande partie des environs et l'aéroport de Buenos Aires lui-même avait dû être fermé à plusieurs occasions à cause de la colonne de fumée qui avait atteint 30 kilomètres d'altitude.
Après quelques temps, un torrent qui se déverse normalement dans la mer et, bloqué par le cumul de cendres, allait tout charier sur son passage et ainsi engloutir la moitié de la ville de Chaitén. Heureusement que les habitants avaient été évacués et relogés sur l'île de Chiloé par exemple.
Une fois arrivés sur place, nous faisons du stop et nous rendons au bord d'une plage superbe où nous passerons la nuit. La soirée est agréable, les températures douces et les phoques qui jouent juste devant nous au coucher du soleil rendent l'instant magique.
Le matin, au réveil, tout est fin trempe, la toile extérieure de la tente est aussi mouillée que si on venait de la sortir d'un seau d'eau. Pas de pluie, seulement que l'air ambiant est très humide pendant la nuit là-bas. Une fois le matériel séché, nous nous mettons en route, direction le volcan. Des locaux nous disent que le sentier se trouve à 5 kms de notre position. Nous commençons à marcher le long de la Carretera Austral et nous décidons rapidement de faire du stop tant la poussière que soulèvent les véhicules à leur passage est gênante. Il faudra quand même que l'on marche env. 8 kms avant que quelqu'un s'arrête et nous emmène à notre but qui finalement se trouvait à 12 kms de notre point de départ et pas 5...
Nous voici au pied du volcan, 2 petites heures d'ascension et nous serons au sommet du cratère de jadis qui avait explosé en 2008. Nous partons, cachons nos gros sacs sous des arbustes et entamons la montée. Les fortes chaleurs, l'absence d'ombre et de brise nous font transpirer généreusement, ce qui a pour effet d'attirer encore plus les nombreux taons qui règnent en maître. Le soleil cogne sous ces latitudes et on suffoque; les taons nous rendent fous tellement il y en a, heureusement que le sang d'Anouck les attire plus que le mien...
Une fois en haut, nous découvrons les 3 cratères qui résultent des différentes explosions; l'original, au sommet duquel nous nous trouvons, le deuxième et le troisième qui fume car le volcan est toujours en activité à présent.
Ce qui nous a frappés toute la montée, c'est de constater à quel point la nature est bien faite car la végétation qui avait été ensevelie ou détruite à repoussé et que les fuchsias qui jalonnent le sentiers par exemple, ont encore plus de fleurs qu'ailleurs.
Une fois descendus du volcan, nous allons nous rafraîchir dans le torrent qui descend de ce dernier. L'eau légèrement soufreuse suffit pour nous rincer, par contre pour la boire, pas trop. Tout requinqués par notre baignade, nous commençons à faire du stop et quelque 45 minutes plus tard (c'est vrai qu'il y a pas foule ici) une camionnette s'arrête; le chauffeur nous dit: À l'arrière sur le pont sinon rien. C'est chose faite car c'est déjà tard et il nous faut encore trouver un endroit de camping. Le gars roule vite sur ce chemin de terre et cailloux avec de nombreux nids de poule. La poussière qui vole derrière le 4x4 nous recouvre également et lorsqu'il nous dépose à Chaitén, j'ai l'impression d'avoir des cheveux de pierre!
Nous passons la nuit au village, à camper au bord de mer; comme il n'y a pas beaucoup d'endroits sympas, tout est pris d'assaut par les campeurs qui attendent le bateau du lendemain; il en résulte que nous n'avons pas beaucoup dormi cette nuit là, merci le bruit!
Nous retournons à Quellón en bateau d'où nous prenons un bus pour Castro directement après. Mercredi fin de matinée, nous nous rendons à Puerto Montt en bus où nous passons la nuit. Jeudi, retour sur Natales, je pense que nous pourrons ranger les shorts!

Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo
Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo

Dans l'ordre des photos: Fuchsias; fumoir à Castro; Puerto Montt; aérodrome de campagne; feuille de Nalca (rhubarbe géante); plage de Chaitén; genre de coccinelle; le lit de la coulée dévastatrice en 2008; scarabées; arrivée à Quellón; hanneton vert?; le ferry Don Baldo

Rédigé par Michael

Publié dans #Highlights

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article